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L’Afrique du Sud en famille avec African Trackers – Le Cap de Bonne Espérance

La ville de Cape Town est très étendue. Elle fait un petit peu plus de 400 Km2, soit quatre fois la superficie de Paris, neuf fois celle de Lyon, ou encore deux fois celle de Marseille. Après avoir visité hier le centre historique, nous avons pris la direction de la péninsule, avec des étapes qui devaient nous mener au Cap de Bonne Espérance.

Notre guide Joël Mombilo nous montre notre itinéraire du jour

La plage de Clifton Beach

Sur la route du Cap de Bonne Espérance, Joël Mombilo, notre guide, nous a réservé quelques jolies petites étapes. La toute première, à la sortie du centre historique de Cape Town fut la plage de Clifton Beach. Cette première plage partagée entre sable fin et énormes blocs de granit est une station balnéaire du faubourg de la ville. Sa particularité, et curiosité qui étonne les enfants comme les parents, c’est que des habitations sont nichées sur des falaises avec, à partir de la corniche, un accès pour garer sa voiture sur le toit de la propriété, puis prendre un ascenseur et descendre chez soi. Il existe ainsi des habitations individuelles (maisons), et collectives (immenses immeubles). Toutes ces habitations sont orientées vers l’Océan, et en circulant sur la route, on voit disséminés, ça et là, des parkings privés côté Océan. C’est vraiment très amusant !

Clifton Beach, banlieue cossue de Cape Town

L’Ile aux Phoques

Quelques minutes de voiture nous permettent d’atteindre le port d’Hout Bay. C’est à cet endroit que nous prenons un bateau pour traverser la baie, contourner la montagne « Chapmans Peak » et atteindre « Seal Island » pour y retrouver une colonie de phoques. Enfin, pas vraiment… Joël, notre guide, intarissable sur la faune, la flore, l’histoire et la géographie du lieu nous précise qu’il existe en langue française une subtilité qu’il n’existe pas en langue anglaise. Les « seals » que nous voyons sont souvent traduits en français par phoques. Or, il s’agit d’otaries, que le mot « seals » désigne aussi. Et Joël nous explique la différence qu’il existe entre otaries et phoques… pour les naturalistes français. Les otaries ont des oreilles externes, alors que les phoques n’en ont pas. Et sur l’Ile aux Phoques, les « seals » ont des oreilles externes. Ce sont alors des otaries. Cette île aux phoques est peuplée d’otaries !

Distinguer Phoques et Otaries n’est qu’une question d’oreille !

Les enfants on a-do-ré !!!

Après 45 minutes de croisière, nous voici de retour sur la terre ferme et prêts à continuer notre itinéraire vers de Cap de Bonne Espérance.

Sur la route de Simons Town

Nous quittons Hout Bay par la route de crête de « Sentinel Mountain ». Elle offre un superbe panorama et une vue imprenable sur « Chapmans Peak ».

Vue de Chapmans Peak depuis Sentinel Mountain

Au bas de « Sentinel Mountain » se trouve un magnifique rocher surmonté d’une statue de bronze représentant un léopard. Il s’agit d’une reproduction du dernier léopard vivant qui peuplait jadis la région et qui a été vu pour la dernière fois à cet endroit précis, en 1930. Cette statue a été érigée en son souvenir en 1963 pour « surveiller » l’entrée de la baie. C’est à cet endroit que nous avons décidé de prendre en photo Joël Mombilo pour vous le présenter.

Joël Mombilo Ngama, guide national pour l’Afrique du Sud que nous recommandons sans aucune réserve !

Quelques kilomètres plus loin, Joël nous arrête quelques minutes pour nous montrer la conscience écologique qu’il y a chez certains sud-africains depuis plusieurs années. Sur Chapman’s Peak Drive se trouve une très jolie baie avec des maisons en toit de chaume qui ont pour particularité de s’intégrer dans la végétation.

Une communauté d’habitants au sens écologique développé.

Cette communauté d’habitants a décidé de n’abattre que les arbres présents sur la surface habitable prévue et d’intégrer tout le reste au milieu de la nature. Cela donne un résultat très étonnant. Une impression de flottaison de toits de maisons…

Un lieu protégé et valorisé par ses habitants.

Simons Town est une ville de garnison. C’est là, entre autre, que s’est établie la flotte anglaise lorsque l’Afrique du Sud était sous influence anglaise. Originellement, la région avait été choisie par les marins pour la présence de bois pouvant servir aux chantiers navals. C’est toute une industrie du bois qui s’est établie dans la région.

Dans le faubourg de Simons Town à l’architecture historique coloniale, Joël explique aux enfants la raison de la présence d’une statue représentant un chien. Ce chien, un dogue Allemand, était militaire. Il a servi dans l’armée aux côtés des alliés pendant la seconde guerre mondiale. Il a connu de nombreux faits d’armes, ce qui l’a rendu très célèbre. En 1944 il est tombé malade et n’a pas pu être sauvé. Il a été enterré avec les honneurs militaires et cette statue a été érigée en son honneur. Ce chien a été un valeureux soldat !

Le chien / soldat héros militaire !

 

La colonie de Manchots africains

A la sortie de Simons Town, nous rejoignons une nouvelle curiosité pour les enfants. Il s’agit de la plage de Boulders qui abrite une des dernières colonies de Manchots africains.

La colonie de Manchots Africains en période de couvaison

Cette espèce menacée est préservée par les autorités sud africaines. Afin de ne pas déranger les animaux, qui sont en période de couvaison et d’éclosion, trois promenades en bois ont été aménagées pour permettre aux promeneurs de les observer sans leur nuire. Trois plages leurs sont ainsi exclusivement réservées et la route les surplombant est clôturée afin d’éviter les accidents avec les véhicules. On peut ainsi constater que cette colonie est véritablement choyée sans pour autant que l’homme n’intervienne dans son caractère naturel.

Un site naturel protégé de l’intervention de l’homme

Elle se trouve dans ce lieu parce que les eaux sont poissonneuses et parce que l’habitat lui correspond. Si demain elle devait migrer, rien ne serait fait pour l’en empêcher. Il s’agit d’animaux sauvages et non captifs. Les observer ainsi évoluer dans leur habitat naturel est un véritable spectacle attendrissant. Nous recommandons cette visite à toutes les familles amenées à être présentes dans la région.

Manchot Africain ne craignant la présence de l’homme qui n’est pas un prédateur !

La température de l’océan

Lorsque nous sortons de la plage de Boulders, nous rejoignons une plage voisine où se trouve notre restaurant pour ce midi. Etant bien en avance, nous décidons d’aller sur la plage et sur les roches de granit pour observer l’océan et tester la température de l’eau. L’océan est particulièrement calme aujourd’hui. On peut donc s’en approcher sans prendre de risques d’être mouillés. Nous profitons du temps que nous avons et du lieu pour faire quelques photos. Les enfants s’aventurent à proximité de l’eau quand tout à coup… glissade et plouf ! Notre intrépide Camille se retrouve à l’eau jusqu’à la taille. Après la stupeur et l’assurance qu’il n’y a pas de bobo, ce fut un grand éclat de rire général. Car la glissade a été belle ! Cette avance que nous avions pour le restaurant est donc mise à profit pour bricoler des changes secs pour notre garçon. Et au moins, nous savons que la température de l’eau n’est pas aussi froide que nous l’imaginions.

Petit bain non intentionnel dans l’Atlantique Sud

Seaforth Restaurant

C’est en bermuda par temps couvert, avec un pull trop grand, des chaussures mouillées et une veste empruntée que notre fiston s’est présenté au restaurant. Nous rions encore de le voir marcher tel un manchot que nous avons laissé à Boulders 30 minutes auparavant. Lui aussi rit bien de la situation…

Nous sommes donc accueillis pour ce repas de spécialités de la mer qui nous attend. Langoustines, calamars et salade fraîche nous attendent. C’est un régal !

Plateau repas de « sea food »

Le Cap de Bonne Espérance

Nous l’attendons depuis le début de notre séjour. Ce doit être un des temps forts de notre voyage en Afrique du Sud. La découverte du point le plus au sud de l’Afrique ! Le plus au sud… !? Non !!! C’est une erreur régulièrement commise que relève Joël. Il nous donne toutes les informations et indications pouvant rétablir la vérité, et pouvant expliquer la raison de l’erreur communément commise.

Ce cap appelé « Cap des tempêtes » par le portugais Bartolomeu Dias qui l’a le premier repéré, tient son nom des tempêtes régulières et périlleuses qui le caractérisent. Il est rebaptisé plus tard Cap de Bonne Espérance, car il existe cet espoir de prochainement atteindre les Indes par cette route maritime.

Le Cap de Bonne Espérance

Il n’est donc pas le point le plus au sud de l’Afrique, ni le lieu de passage de l’Océan Atlantique à l’océan indien. Ce lieu n’est autre que le Cap de l’Aiguille, se trouvant à 150 Kms plus à l’est. En fait le Cap de Bonne Espérance est le point le plus au sud-ouest de l’Afrique. C’est à partir de là qu’on va plus à l’Est qu’au Sud pour rejoindre les Indes. C’est aussi à partir de ce point que les eaux du l’Atlantique et de l’océan Indien commencent à se rencontrer. Cela va durer 150 Kms pour ensuite, à partir du Cap de l’Aiguille, on passe à l’Océan Indien. En fait, après les explications de Joël on s’aperçoit que tout ce pour quoi le Cap de Bonne Espérance est connu devrait en fait échoir au Cap de l’Aiguille. Ce dernier restant méconnu du grand public et des livres de géographie du secondaire…

Vue de la plage de sable côté Est du Cap de Bonne Espérance

Le Cap de Bonne Espérance jouit ainsi d’une immense popularité qui explique la forte fréquentation touristique du lieu en haute période. Afin qu’il soit préservé d’une trop importante fréquentation, l’Afrique du Sud a décidé de le préserver en contrôlant les flux touristiques. Ce lieu fait partie du Table Mountain National Park, mais il en est la seule section clôturée. Son accès est réglementé et filtré. Les autorités n’ont pas oublié d’en imposer un péage permettant d’en financer l’entretien. La faune et de la flore en sont riches et divers. Mais aucune régulation n’est nécessaire. Tout se passe naturellement. On peut trouver sur les bords de route des Ibis, des Autruches, ou encore des Babouins.

L’Autruche a pour particularité d’avoir… un cerveau pesant à peine 40 grammes…

Ahhh les babouins… Il est indiqué de partout qu’il ne faut surtout pas les nourrir. Ces primates ont des canines surprenantes et ont une gueule dont la puissance dépasserait celle d’un léopard. Sans parler de leur malice…

Les deux chenapans ayant dérobé un sac de nourriture

Arrivés à l’extrémité sud-ouest tant espérée, nous commençons à nous diriger vers la falaise de Cap Point. Nous empruntons le funiculaire qui permet d’atteindre le phare et d’avoir une vue de 360 degrés avec entre autre, le Cap de Bonne Espérance. Nous sortons à peine du funiculaire que nous assistons à un spectacle riche d’enseignements. Un couple affairé à regarder dans son sac à dos se fait subtiliser un sac semblant contenir des provisions. Des babouins leur ont fondu dessus à peine ce sac posé à terre. Ils sont sortis de nulle part, se sont précipité puis se sont éloignés de quelques mètres à peine ne craignant pas la réaction de l’homme. La victime semblant instinctivement vouloir poursuivre le primate s’est vite ravisée voyant l’air menaçant du voleur. Les deux babouins ont eu à cœur de goûter, sans grande conviction à tout ce qui se trouvait dans le sac de provisions.

Vue de la falaise de Cap Point

La vue de ce spectacle a vite fait de calmer nos enfants. Durant les 30 minutes de visite du lieu ils n’ont pas dû s’éloigner à plus de 2 mètres d’un de leurs parents. Ayant même une préférence pour la proximité des deux en même temps !

… et à 9 294 Kms de Paris !

 

Nous retrouvons Joël au pied du funiculaire pour prendre la route et descendre au niveau de l’océan, là-bas, au Cap de Bonne espérance. Sa vue du haut de Cap Point était envoûtante. Une pointe bordée côté Est d’une magnifique plage de sable blanc et d’une eau turquoise, et côté Ouest d’une plage de gros cailloux avec une eau sombre. C’est sur cette dernière que nous nous rendons. La moins « jolie », mais la « vraie » ! C’est un petit peu animés d’une forme d’Euphorie que nous contemplons l’horizon laissant apparaître, comme partout ailleurs, la rotondité de la Terre. Mais là ce n’est pas pareil. Malgré les explications de Joël, nous continuons à entretenir cette illusion debout du monde. Nous rêverions d’y distinguer un bout d’Antarctique. Chose heureusement impossible.

La plage côté Ouest du Cap de Bonne Espérance

Après avoir ramassé une poignée de petits cailloux souvenirs, nous reprenons la route pour rentrer d’une seule traite à notre hôtel. Une bonne heure et trente minutes de route. Le temps pour toute la famille de sombrer dans une sieste réparatrice après toutes ces aventures et un réveil e matin à 6h.

Restaurant Africa Café – Cape Town

Deux heures de repos ont été nécessaires pour nous préparer à affronter une nouvelle épreuve. Celle d’un dîner qu’on nous a annoncé comme étant hors du commun. Nous nous y étions préparé, mais nous étions loin d’imaginer ce qui nous attendait.

Une façade qui annonce l’ambiance !

L’Africa Café se trouve en plein centre de Cape Town. Il se trouve dans des murs ayant abrité, il y a 400 ans, des esclaves noirs. Aujourd’hui de ces vieux murs sombres l’équipe de l’Africa Café n’en a conservé qu’un témoignage à l’intérieur du lieu. Un pan de mur pour se souvenir. Tout le reste, toute la décoration, est colorée et créative. En visitant les nombreuses salles de ce restaurant, on passe de surprise en surprise. Des saladiers en plastiques faisant office de mur de photophores, des bouteilles en verre bleu transformées en composant d’un majestueux luminaire, idem pour des tasses à café, ou des bouteilles en plastique lacérées… ici, les objets sont détournés et/ou recyclés. Et tout cela avec goût et beaucoup d’imagination.

Un lustre original fait de bouteilles en plastique lacérées

On ne s’aperçoit des matériaux utilisés qu’en s’approchant et en recherchant les détails. En fait ici il faut tout regarder et ne pas se contenter de voir. Observer, disséquer… Le lieu est beau. Les gens sont aussi beaux ! Ils sont accueillants et souriants. L’Afrique est unifiée dans ce restaurant. On y trouve des personnels issus de très nombreux pays africains. On y parle de très nombreuses langues. Et on y sert des plats tout aussi variés.

Recyclage et valorisation de conserves !

Un principe s’impose ! Celui du banquet communal. En voici la devise : « Le café familial africain a été créé en 1992. Le banquet communal a été conçu comme une introduction à la nourriture africaine offrant les saveurs merveilleuses de « l’Afrique sur un plat » ! Et un bon hôte africain ne permet jamais à ses invités de rentrer chez eux affamés. Donc la fête communale est née ! ».

Des mets originaires des quatre coins de l’Afrique

Dans ce restaurant il n’existe qu’une carte des boissons. Pas de carte du menu. Ou plutôt un menu unique mentionné dans un photophore, au centre de la table. Durant notre temps de repas, nous serons servis de 15 plats à découvrir et à partager avec toute la tablée. Chacun de ces plats a une origine africaine différente. Chacun peut être goûté, dégusté, et apprécié. Et à tout moment, si on a un coup de cœur, une envie, ou un souhait, on peut redemander du plat de  notre choix. Ceci à volonté, dessert compris. Cela n’aura aucune incidence sur la note finale. Seules les boissons peuvent influencer son montant.

Une décoration soignée et colorée

Doudou, notre serveur s’étant présenté à notre arrivé à la façon sud-africaine, tant appréciée, étant congolais nous expliquait dans un français parfait les subtilités de chaque plat. Nous assistions à un ballet de mille saveurs que nous étions invités à essayer. Quel bonheur !!! Gourmets, gourmands, curieux, et sceptiques ne peuvent que fondre de plaisir face à de tels délices. Tout est bon !!! Même les plats faisant apparaître des ingrédients que nous avons l’habitude de ne pas apprécier sont ici tellement subtils qu’ils font l’unanimité. Un véritable régal !

Une ambiance festive partagée avec la clientèle

Et que dire de l’ambiance !? Tout le personnel entrecoupe la soirée de chants, danses, et Tam Tam. Et quelle ne fut pas notre surprise de voir Joël, notre guide tant apprécié, se lever et rejoindre la troupe pour, lui aussi, jouer du Tam Tam. C’était gé-nial !

Après cette dernière expérience nous ayant transportés sur tout un continent méconnu jusqu’à présent, c’est extrêmement satisfaits et épuisés que nous nous rendons à notre hôtel. Vivement demain que nous vivions de nouvelles aventures !

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